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Daniel Raffard de Brienne - Page 3

  • Décès de Jean Madiran

    Jean Madiran n’est plus. Ou plutôt, il est ailleurs. Dieu a rappelé à lui son fidèle serviteur le mercredi 31 juillet, dans l’après-midi, en la fête de saint Ignace de Loyola, lui qui était oblat bénédictin et qui, jusqu’au dernier jour, aura prié et travaillé. Ora et labora… Dans la tristesse qui nous envahit, il est pourtant difficile de ne pas s’arrêter un instant sur ce clin d’œil du ciel : alors que les interrogations s’accumulent à propos des paroles et des actions futures du pape François, c’est en une fête jésuite que Madiran nous quitte. Et veille sur nous, sur le journal qu’il a fondé, sur notre fidélité à ce qu’il a transmis et que nous devons tenter de transmettre à notre tour.

    Lui qui a aimé l’Eglise avec ce que l’on pourrait appeler une filiale bienveillance, une filiale vigilance, est bien devenu, en rejoignant l’éternité, un Veilleur à sa manière. Non point debout, ni non plus assis, ni traîné vers quelque garde à vue pour être resté fidèle à la vérité immuable de Dieu et celle sur l’homme, mais en entrant dans la Vie.

    Les pensées se bousculent et les souvenirs affluent, mais vient d’abord la gratitude.

    Gratitude pour cet homme debout, qui fut d’abord ennemi du mensonge – c’était pour lui, je crois pouvoir le dire, le péché haïssable entre tous – et ennemi de la médiocrité liturgique, de la trahison des clercs, des fossoyeurs de la France et des destructeurs de l’héritage catholique à transmettre aux enfants.

    Gratitude pour les œuvres qu’il laisse : l’immense trésor d’Itinéraires, il le créa, à 36 ans, en 1956 et les plus belles plumes du mouvement national et des défenseurs de la liturgie traditionnelle y eurent leur place, de Louis Salleron à Dom Gérard, de Bernard Bouts à Michel de Saint-Pierre, de Jacques Perret à Gustave Corção. L’aventure devait durer quarante ans. Et c’était une école de pensée qui n’a pas fini de porter ses fruits.

    Nous lui devons, à lui le défenseur tenace de positions que le monde (et Le Monde !) donnaient alors pour totalement dépassées, cette résistance française, typiquement et spécifiquement française, contre des innovations et des ouvertures au monde qui envahissaient en ces années-là l’Eglise comme un vent glacial. Elle a connu son aboutissement et son couronnement, cette résistance des laïques pour conserver le beau dépôt sacré de l’Ecriture et de la messe, avec le Motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007. Jean Madiran l’avait vécu comme tel, avec un bonheur immense. C’était un peu, c’était beaucoup grâce à lui : au poste qui était le sien, d’écrivain laïque, il a donné à beaucoup des raisons de se battre et d’y croire, d’oser suivre les prêtres et des prélats – de l’abbé Berto à Mgr Lefebvre – qui sauvegardèrent la messe qui, avant tout, honore Dieu.

    Mais c’est toute la réforme intellectuelle et morale que servait Itinéraires, une réforme qui semblait tarder, un sursaut qui se faisait attendre. Aujourd’hui que fleurissent toutes sortes de communautés traditionnelles, aujourd’hui que les écoles se multiplient afin que les enfants apprennent encore et toujours à penser, aujourd’hui qu’une France jeune se lève étonnamment pour dire « non » aux pires aberrations qu’elle est pourtant sommée de croire par l’Education nationale, j’ose le dire : l’œuvre de Jean Madiran n’y est pas pour rien. Tout cela, c’est la même famille. Ceux qui se sont levés avec lui pour réclamer qu’« on nous rende l’Ecriture, le catéchisme et la messe » sont de la même eau que ceux qui aujourd’hui promettent de ne rien lâcher, jamais, jamais, jamais, alors que des menteurs prétendent construire la société sur les sables mouvants de la famille déconstruite et détruite.

    Au tout début des années 1980, dans le cadre d’une université d’été du Centre Charlier dont il était l’un des trois parrains – et il faudra reparler de Madiran et des Charlier ! – Jean Madiran lança, avec Bernard Antony, le pari fou de refaire un quotidien. Le mouvement national n’en avait plus depuis L’Action française qui, déjà, ne paraissait plus tous les jours : trop coûteux, trop difficile. Présent commença à paraître en 1982 et nous sommes toujours là ; seul des cinq co-fondateurs, Jean Madiran est resté à la barre ; il resta directeur de la rédaction jusqu’en 2007 et, depuis lors, il était directeur émérite et collaborateur fréquent à travers des éditoriaux qui ont cessé de paraître il y a quelques mois seulement.

    Un incident de santé l’obligea à interrompre cette course.

    Nous avions bon espoir, pourtant, de le voir revenir, comme toujours, un peu moins souvent peut-être mais toujours vers 5 heures du matin, pour écrire sur un sujet d’éternité ou d’actualité, c’était selon, et il y a quinze jours à peine, je recevais un SMS annonçant un papier pour la rentrée, réagissant à un texte publié quelques jours plus tôt dans Présent.

    Ce texte, nous ne le lirons jamais.

    Et ce fut le dernier message que je reçus de Jean Madiran, l’expression de son vœu le plus cher : continuer d’écrire parce qu’il était fait pour cela comme la mère est faite pour cajoler son enfant ou le vigneron pour faire du bon vin.

    Oui, il était de Libourne et aimait le bon vin et je lui demandai un jour – il y a bien dix ans – s’il ne rêvait pas de quitter un jour Paris pour couler une retraite heureuse en Provence ou dans quelque autre coin de France – écrasé de soleil et ruisselant de bonheur de vivre.

    Il y avait de la nostalgie dans sa voix et dans sa réponse, la nostalgie de ce que l’on sait ne pas pouvoir obtenir et qu’on désire sans le vouloir dans les faits : il travaillerait jusqu’au bout, me dit-il en substance, il ne quitterait pas Paris, parce que c’était son devoir et que ses raisons d’écrire étaient toujours là.

    L’aventure de Présent aura été avant tout la sienne, et il nous laisse un état d’esprit. Il avait ses certitudes et ses combats, et il préférait être fidèle à ce qu’il croyait juste et vrai plutôt que de jouer des compromissions et des ambiguïtés qui auraient parfois pu permettre de ne pas froisser tel public, de ne pas déplaire à tel autre. C’est le fait d’un homme d’honneur.

    Non, il ne pensait pas que ses combats fussent terminés. Il prévoyait au contraire une époque plus rude, plus dure que la sienne pour ceux qui resteront fidèles et qui, au nom de la foi, diront non au démantèlement de la raison et de la société, non au refus de Dieu et de sa loi.

    J’ai eu la chance de côtoyer ce géant, cette intelligence brillante qui ne dédaignait pas d’apprendre à la « petite classe » de Présent comment l’on devient journaliste, et qui respectait si scrupuleusement notre liberté. Changeait-il un mot dans un de nos articles pour y mettre une expression plus juste ou plus adroite ? Il nous demandait toujours : « Maintenez-vous votre signature ? »

    J’ai eu la chance de l’entendre confier sa manière de comprendre l’inspiration, celle qui préside aux bons textes (et Dieu sait qu’il en publia beaucoup – plus de trente livres, d’innombrables articles dans Présent et dans Itinéraires), un mystère qui semblait le dépasser : les pensées, disait-il, lui venaient comme d’ailleurs et de plus haut, sans qu’il puisse s’en glorifier comme émanant de lui-même.

    Nous gardons et chérirons de lui cette œuvre qui demeurera et qui est assurément indispensable pour comprendre le triste XXe siècle ; avec son Sac de Rome et son Hérésie spécifique, sa Vieillesse du Monde que fut le communisme et son « soi-disant anti-racisme » qui le continua.

    Jean Madiran pouvait irriter avec ses argumentations pointues, ses mots choisis avec une précision d’orfèvre, ses déductions implacables et ses conclusions assassines pour telle tromperie ou telle imprécision. Ce microchirurgien du verbe relevait implacablement les erreurs de logique et les faiblesses de pensée comme les fautes de style, mais c’était le bien de sa patrie et de l’Eglise qui le mouvait.

    Quel homme sérieux et savant, pourrait-on penser. Mais il n’y avait pas de lourdeur chez Jean Madiran. Il se méfiait de ceux qui ne plaisantent ni ne chantent, il avait cet esprit espiègle que l’on trouve dans les monastères – comme le Barroux – chez des moines de soixante ou quatre-vingts ans, et ses yeux bleus pétillaient toujours de malice… Il n’avait pas envie de mourir.

    Il attendait le Ciel, sans doute. Ce Ciel qui inquiète les moins confiants, les moins croyants d’entre nous : « Imaginez tout ce que vous aimez sur cette terre, tout ce qu’il y a de plus chouette – eh bien ! au Ciel, c’est pareil, mais en infiniment mieux ! » Mais il aimait cette terre et cette France, au point de ne plus vouloir, depuis quelques années, la quitter pour être sûr de ne pas mourir loin d’elle. Et il aimait sa femme, Michèle, à qui nous pouvons seulement dire aujourd’hui notre immense peine et notre profonde affection, partagée par tous ceux qui doivent tant à Jean Madiran.

    Que Dieu l’accueille en son paradis et que, là-haut, il ne nous oublie pas.

    JEANNE SMITS

    Article paru dans Présent

  • Dimanche 9 juin 2013 : Fête de la Courtoisie

    Radio Courtoisie.jpgÀ Paris, dimanche 9 juin 2013, de 11 heures à 19 heures.

    Venez à la rencontre de toute l’équipe de Radio Courtoisie, de ses patrons d’émission et de ses collaborateurs. Vous retrouverez les écrivains qui se sont exprimés à Radio Courtoisie. Ils vous dédicaceront leurs ouvrages.

    Espace Champerret, 1 porte de Champerret, Paris 17e.
    Accès par la rue Jean Œstreicher.
    Carte interactive : cliquez ici

    Métro : Porte de Champerret (ligne 3).
    RER C : Pereire.
    Entrée : 5 euros.
    Gratuit sur présentation de la carte d’auditeur et pour les jeunes gens de moins de vingt-sept ans.

  • Message du Pape François pour l'ostension du Saint Suaire

    Le Pape François a enregistré un message vidéo qui sera diffusé lors de l'ostension du Saint-Suaire. Le voici :S

    "Chers frères et sœurs,

    Je me place, moi aussi avec vous devant le Saint Suaire, et je remercie le Seigneur qui nous offre cette possibilité avec les moyens d’aujourd’hui.

    Même si cela se fait sous cette forme, il ne s’agit pas d’une simple observation, mais d’une vénération, c’est un regard de prière. Je dirais davantage : c’est un se laisser regarder. Ce Visage a les yeux clos, c’est le visage d’un défunt, et pourtant mystérieusement il nous regarde, et dans le silence il nous parle. Comment est-ce possible ? Comment se fait-il que le peuple fidèle, comme vous, veuille s’arrêter devant cette Icône d’un Homme flagellé et crucifié ? Parce que l’Homme du Suaire nous invite à contempler Jésus de Nazareth. Cette image – imprimée dans la toile – parle à notre cœur et nous pousse à gravir le Mont du Calvaire, à regarder le bois de la croix, à nous immerger dans le silence éloquent de l’amour.

    Laissons-nous donc rejoindre par ce regard, qui ne cherche pas nos yeux mais notre cœur. Écoutons ce qu’il veut nous dire, dans le silence, en passant au-delà de la mort-même. À travers le Saint Suaire nous parvient la Parole unique et ultime de Dieu : l’Amour fait homme, incarné dans notre histoire ; l’Amour miséricordieux de Dieu qui a pris sur lui tout le mal du monde pour nous libérer de sa domination. Ce Visage défiguré ressemble à tant de visages d’hommes et de femmes blessés par une vie qui ne respecte pas leur dignité, par des guerres et des violences qui frappent les plus faibles… Pourtant le Visage du Suaire communique une grande paix ; ce Corps torturé exprime une souveraine majesté. C’est comme s’il laissait transparaître une énergie contenue mais puissante, c’est comme s’il nous disait : aies confiance, ne perd pas l’espérance ; la force de l’amour de Dieu, la force du Ressuscité vainc tout.

    Pour cela, contemplant l’Homme du Suaire, je fais mienne, en ce moment, la prière que saint François d’Assise prononça devant le Crucifié :

    Dieu Très-Haut et glorieux,
    viens éclairer les ténèbres de mon cœur ;
    donne-moi une foi droite, une espérance solide et une parfaite charité ;
    donne-moi de sentir et de connaître, Seigneur, afin que je puisse l’accomplir, ta volonté sainte qui ne saurait m’égarer. Amen.

    Source : Le Salon beige

  • Le dimanche 13 janvier, grande manifestation nationale contre la dénaturation du mariage

    Renaissance Catholique appelle à manifester avec l’Institut Civitas le 13 janvier, à 13 h, place Pinel, Paris 13.

    logorenaissancecath.gifLa crise économique et financière actuelle n’est rien au regard de la crise de civilisation, en cours, qu’aggraverait la dénaturation du mariage voulue par une poignée d’idéologues sectaires. Tout doit être mis en œuvre pour empêcher la réalisation de cette nouvelle étape de la « culture de mort ».

    Le devoir de résistance

    Contre ce « totalitarisme larvé  » (EvangeliumVitæ, n.101) se lève une immense clameur qui, au-delà des appartenances politiques ou religieuses, rassemble tous ceux qui se reconnaissent dans le simple respect de la loi naturelle et du bon sens. Les propos du grand rabbin de France, Gilles Bernheim, ont ainsi frappé par leur pertinence et leur netteté. Divine surprise, les évêques de France, absents de l’opposition à la loi sur la dépénalisation de l’avortement en 1975, puis ayant très mollement soutenu le combat pour l’école libre en 1984, se sont, courageusement, lancés dans la bataille. C’est d’ailleurs le maillage des diocèses, des paroisses et des AFC qui assure la logistique des manifestations publiques et fournit les gros bataillons des organisateurs et des manifestants.

    Le gouvernement ne s’y est pas trompé qui multiplie les agressions contre l’Église catholique et ses représentants qualifiés : audition du cardinal Vingt-Trois à l’Assemblée nationale transformée en séance du tribunal révolutionnaire avec Erwan Binet en Fouquier-Tinville de sous-préfecture, volonté de Cécile Duflot de réquisitionner les locaux prétendument vacants de l’archevêché de Paris, attaques verbales et écrites de Vincent Peillon contre l’Enseignement catholique…

    Des difficultés

    affiche13janverticale.jpgMalheureusement, le message clair et unique de la manifestation du 13 janvier, qui devrait être la demande de retrait du projet de loi dénaturant le mariage, est brouillé par des appels à dénoncer l’homophobie, la persistance à développer le concept d’homo-éducation, l’ostracisme contre les « intégristes » et les « fachos  »… Cela crée un climat désagréable dont ont souffert de nombreux manifestants les 17 novembre et 8 décembre derniers. Les organisateurs de la manifestation du 13 janvier sont certainement animés des meilleures intentions. Peut-être ont-ils lu le père Calmel (o.p.) écrivant : « Celui qui veut dans la société civile, non seulement la justice, mais toute la justice et tout de suite, celui-là n’a pas le sens politique. » Nous craignons cependant que cette volonté de s’abstraire absolument de toute référence politique ou religieuse ne consolide une nouvelle avancée de la « culture de mort », les yeux rivés sur une chimère : obtenir la neutralité voire la bienveillance des puissances médiatiques.

    Avec les responsables de plusieurs associations, nous avons demandé qu’une démarche plus identitaire sous la dénomination « Catholiques pour la famille » puisse être intégrée à la manifestation. Cela ne paraissait pas une revendication incongrue ni démesurée, surtout quand les porte-parole officiels de La Manif Pour Tous peuvent être présents ès qualité de socialiste, musulman ou homosexuel.

    Cette demande a été rejetée. Nous ne sommes, bien sûr, ni « intégristes » ni « fachos  ». Avec l’Église et suivant l’enseignement du Catéchisme de l’Église catholique (§ 2357 et 2358), nous ne confondons pas « les actes d’homosexualité intrinsèquement désordonnés » et les personnes homosexuelles qui doivent être accueillies avec « respect, compassion et délicatesse ». Nous prenons acte de ce que ce discours est insupportable pour les organisateurs de La Manif Pour Tous, partisans effrénés de la lutte, piégée, contre l’homophobie.

    Tous présents

    Renaissance Catholique appelle donc tous ses adhérents et sympathisants à s’associer à la manifestation initiée par l’Institut Civitas le dimanche 13 janvier, à 13 heures, à partir de la place Pinel, Paris 13 (M° Nationale).

    Ainsi les participants ne seront-ils astreints ni au dress code ni aux chars de la techno-parade et n’auront-ils pas à applaudir des kiss-in homosexuels. Ainsi, aussi, la principale porte-parole de La Manif Pour Tous pourra-t-elle expliquer sans peine qu’elle n’a rien à voir avec ces manifestants, effectivement exclus de la « Manif pas tout-à-fait pour tous », et son plan médiatique en sortira-t-il renforcé. Seule victime identifiée : l’unité de l’opposition et en particulier l’unité catholique. Ce sera pour la prochaine bataille…

  • Joyeux Noël

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