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Linceul de Turin - Page 2

  • Pourquoi Arte a peur du Linceul de Turin ?

    En 2003, une émission fut très regardée sur Arte, au point d’être deux fois diffusée, parce qu’annoncée sur Léonard de Vinci : elle tentait de nous persuader que le génial Florentin fut l’auteur de la toile qui est à Turin : ce fut si gros, si absurde et si manifestement sans le moindre élément susceptible d’étayer si peu que ce soit la thèse, qu’elle a été enterrée dès que le film fut oublié.

    Le dimanche de l’Épiphanie 2008, Arte a récidivé avec une émission qui n’a servi qu’à embrouiller un peu plus le spectateur ; une émission où l’on n’a rien appris sinon à opposer des romans de second ordre à des faits établis ; des erreurs grossières y ont été commises, démontrant qu’on ne possédait pas le dossier dans sa complexité ; une émission présentant quelques éléments en vrai rapport avec le sujet sur cet écran - le codex de Pray, le beau et important travail d’Aldo Guerreschi sur les auréoles d’eau - mais, et c’est scandaleux, l’essentiel a été passé sous silence.

    Ainsi fut-il affirmé péremptoirement qu’on ne savait rien de ce document avant l’année 1359, date de son apparition à Lirey, près de Troyes en Champagne. Je donne des conférences sur ce sujet précisément, et ce qui se passe avant cette année-là me tient pendant une heure... Le cher Yan Wilson, auquel on permit de dire quelques mots, lui qui est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire sindonienne, a dû en rester stupéfait.

    Un certain Karsten prétendit, sans le moindre élément historique susceptible de rendre crédible son roman, que le Linceul est « la preuve que Jésus n’est pas mort sur la Croix » ; il évoque, tel un nécromant inspiré par je ne sais quel démon, un complot de Joseph d’Arimathie pour empêcher son ami de mourir. Il le fait anesthésier puis « recouvrir » d’un linceul - mais non « envelopper » car il ne fallait pas que l’image soit déformée, comme si l’on avait eu l’habitude à cette époque-là de fabriquer de telles images, dont hormis celle du Linceul nous ne possédons aucune autre, à part l’image de saint Charbel Maklouf et d’une dame chrétienne du Fayoum !

    Jésus est alors « vu » par notre homme s’échappant quelques vingt-quatre heures plus tard de ce linge : le fabulateur ne s’est même pas rendu compte qu’il disait une énormité, une sottise qui le condamne : les images sanguines, intouchées, interdisent absolument ce genre d’événement. Oui, le sang, que certains ont allègrement nié être du sang alors que de multiples analyses parfaitement menées indiquent qu’il s’agit de sang humain du groupe AB, le sang sur le Linceul présente un aspect radicalement impossible : il est intact, rien n’a posé sur lui alors pourtant que le Linceul a enserré ce corps. L’unique intervenant qui a parlé de la « dématérialisation » la traite comme une hypothèse absurde, alors qu’en 1993 des scientifiques de cinquante pays différents - excusez du peu - l’ont déclarée « seule explication possible » de ce « fait », qui est un fait objectif, quoique l’on ne puisse le qualifier de scientifique puisque l’on n’a jamais observé ni reproduit de dématérialisation : comment nier ce qui se montre ? Si Jésus vivant, hypothèse absurde et folle, était sorti de ce drap, les taches de sang auraient présenté l’aspect de sang arraché, ou de pansement. Et cela n’aurait pas pu être autrement, que l’on soit ou non partisan de l’authenticité. L’honneur du scientifique est là : reconnaître ce qui est, même ce qu’il ne comprend pas !

    On a soigneusement évité de dire que la couleur qui fait surgir l’image, extrêmement superficielle, correspond à une photogravure : là où l’image est foncée, il y a beaucoup de fibrilles touchées, là où l’image est claire, il y en a beaucoup moins.

    Carbone 14

    Le cas du carbone 14 a été évoqué, mais ce qui prouve qu’il n’est pas crédible n’est pas l’espèce de roman policier que l’on fait à son sujet quoique pas tout à fait invraisemblable : l’un des principaux arguments fut juste nommé pour être aussitôt, mais sans explication, déclaré absurde : or il ne l’est pas, c’est même un fait nouveau, qui était inconnu des carbonistes eux-mêmes. Il s’agit du film d’origine bactérienne qualifiée de bio-plastique par son découvreur, l’États-unien Leonço Garcia Valdès - ce fut en 1996 -, à cause de la toujours actuelle impossibilité de le nettoyer. Or ce film, trouvé sur des objets mayas que le C14 rajeunissaient de six siècles - ce qui était impossible - le fut également sur le Linceul comme sur bien d’autres étoffes par la suite, au point de mobiliser aujourd’hui divers biologistes - à l’Institut catholique d’Angers par exemple - en vue de trouver le moyen de l’éliminer. Étrange omission, n’est-il pas ?

    Quant à la vaniline absente là où est l’image alors qu’elle est présente là où furent pris les échantillons pour le C14, on joua les innocents qui ne savent rien. Mais la vaniline disparaissant sur 1300 ans, on peut affirmer que l’analyse faite par Rogers en 2002 prouve que le Linceul est au moins d’avant le 8e siècle... et que les échantillons ne sont pas représentatifs de l’essentiel du document. Certes, il fut question de la couture typique du 1ier siècle, sans ses rendre apparemment compte qu’à elle seule elle oblige à rendre le Linceul au premier siècle.

    L’ensemble de ces éléments indique qu’il serait aujourd’hui totalement absurde à la fois de continuer à idolâtrer la datation de 1988 comme de demander une nouvelle analyse. Karsten, encore lui, trouve étrange, mais il n’est pas le premier, que Jésus soit mort si rapidement alors que « d’autres crucifiés sont restés vivants jusqu’à cinq jours ». Mais ceux-là avaient-il subi l’hémathidrose totale de Gethsémani, soit le « symptôme d’une souffrance absolument intolérable », ni l’hallucinant interrogatoire qui s’est déroulé du jeudi soir au vendredi matin dans un tourbillon d’allées et venues où les gardes ne le ménageaient guère, ni l’impensable flagellation, fort mal décrite dans l’émission où l’on parle de trente-neuf coups alors qu’un coup à cette époque ne représentait que celui donné par une lanière du flagrum romain, ce qui fait deux coups à chaque application du fouet, renouvelée au moins soixante fois ? L’hémathidrose aurait pu à elle seul être une cause de mort ; la flagellation elle aussi : mais la perte de sang cumulée - sans doute plus que la moitié du sang disponible - condamnait de toute façon Jésus à mort parce que les reins ne pouvaient qu’être arrêtés afin d’orienter la circulation vers le cerveau.

    Ne pas tenir compte de tous ces faits pour continuer à favoriser la thèse du faussaire médiéval est insultant pour l’intelligence et la vérité.

    Gâchis obstiné

    Il est vrai que ce doit être une émission venue des États-Unis : tous les intervenants sont anglophones. Si la recherche sindonienne n’était là-bas que de cette médiocrité, ce serait consternant. Mais elle ne l’est pas, les Jackson, Adler, Stevenson et autres Rogers en témoignent amplement, même si on ne les a pas nommés. Était présent l’un des membres de leur équipe de 78 dont hélas j’ai oublié de noter le nom : il fut le seul à dire d’excellentes choses, avec Y. Wilson, mais il n’eut que la portion congrue.

    On peut parler de gâchis, et de gâchis obstiné. Les habitués d’Arte ont droit à une information qui ne les bafoue pas, qui ne les prend pas pour des imbéciles, qu’ils soient chrétiens ou non. Quand on aborde un sujet aussi complexe et extraordinaire, on peut également se passer d’évoquer un certain nombre de ridicules fantaisistes qui se prennent pour de petits génies.

    De tout cela surgit nécessairement une question curieuse : qu’est-ce qui fait si peur dans le Linceul aux dirigeants d’Arte ? Il ne les obligera pas à s’agenouiller et à croire en Jésus le Ressuscité : il s’agit de tout autre chose. À moins qu’ils aient pour leurs spectateurs des attentions que l’on attendrait plutôt comme venant de la rue Cadet.

    Découverte Ah ! il n’existe aucune divergences entre le Linceul et le texte évangélique, mais on découvre vingt-six points de correspondances : deux fois plus qu’il n’en faut pour être absolument certain qu’il ne peut pas être celui d’un autre. Elles sont toutes très intéressantes, parfois stupéfiantes ; je ne donne ici que celle que j’ai découverte récemment, et qui concerne le trou dans la barbe de Jésus.

    Les Grecs, qui observaient cette image très légère, en avaient déduit que Jésus portait une barbe à deux pointes. Mais le vide qui se voit n’est pas au centre de cette barbe, il a une forme de trou et ne présente donc pas l’aspect angulaire qui devrait être le sien s’il s’agissait d’une barbe bifide : en revanche, il correspond parfaitement à l’habitude des membres du Sanhédrin qui était d’arracher un morceau de la barbe de ceux qu’ils condamnaient pour blasphème, condamnation pour laquelle Jésus mourut.

    Article du Père Xavier, publié le 13 février 2008 sur Centre Aigle

  • L'affaire du carbone 14

    1988221732.JPGDans une plaquette publiée par Renaissance Catholique et préfacée par André van Cauwenberghe, Daniel Raffard de Brienne consacrait un chapitre à l'affaire du carbone 14. Il développera le sujet dans différents livres et au cours d'innombables conférences mais le chapitre en question donne un apperçu assez complet sur la question.

    2 - L'affaire du carbone 14

    Le mémoire de Pierre d'Arcis

    La datation du Saint Suaire, telle qu'elle fut pratiquée en 1988 au moyen du carbone 14 réussit à attribuer au lin du tissu une ancienneté moyenne le situant dans la première moitié du XIVe siècle. La date ne pouvait être plus récente puisque la relique est connue de manière suivie depuis 1353 environ. Il était préférable qu'elle ne fût pas plus ancienne pour concorder avec le mémoire de Pierrre d'Arcis qui constituait l'argument majeu du chanoine Ulysse Chevalier.

    Chevalier avait retrouvé en effet la copie ou le brouillon d'un mémoire adressé, très probablement en 1389, par l'évêque de Troyes Pierre d'Arcis au pape (en fait antipape) Clément VII. Pierre d'Arcis y dénonce avec vigueur le faux suaire exposé par les chanoines de Lirey. Selon lui, un de ses prédécesseurs à l'évêché de Troyes, Henri de Poitiers, aurait fait à ce sujet trente-quatre ans plus tôt, donc en 1355; une enquête au cours de laquelle il avait obtenu les aveux du peintre faussaire auteur de l'image.

    Le document serait fâcheux pour le linceul s'il ne se heurtait à de fortes objections. Tout d'abord Clément VII y répondit le 6 janvier 1390 par un décret ordonnant à Pierre d'Arcis de garder le silence et autorisant l'exposition à Lirey de ce qu'il appelait, il est vrai, la copie du Suaire (mais ne faut-il pas un original à une copie ?). Ensuite on ne trouve aucune trace de l'enquête de 1355 ; nous avons vu, en revanche, Henri de Poitiers envoyer en 1356 sa bénédiction à la collégiale de Lirey et douze évêque accorder en 1357 des indulgences aux pélerins qui s'y rendaient.

    Enfinc et surtout, aucun peintre n'a pu s'avouer l'auteur de l'image du Saint Suaire puisque, nous le verrons, il ne peut s'agit en caucun cs d'une peinture. Notons cependant qu'il a existé un certain nombre de copies connues comme telles, peintes d'après le Saint Suaire. Nous risquons l'hypothèse que les chanoines de Lirey pouvaient, pour des raisons de sécurité, avoir exposé habituellement une de ces copies à la place du l'original qu'ils conservaient. Cette hypothèse suffirait à expliquer toute l'affaire et la lettre de Clément VII.

    La datation au carbone 14

    Que vaut cette méthode de datation ? Il nous faut donner ici quelques explications élémentaires.

    On sait que les atomes de carbone ordinaire, ou C 12, forment, si l'on peut dire, l'ossature des molécules organiques qui composent tous les êtres vivants, animaux ou végétaux.

    De son côté, le carbone 14 ou C 14, est un carbone radioactif. Les atomes sont tous constitués de particules : neutrons, protons, électrons, etc.. Les atomes radioactifs comprennent des particules en surnombre qui, mal fixés, tendent à s'échapper. Ce sont ces particules "en fuite" qui forment le rayonnement qui caractérise ces atomes.

    En entrant dans l'atmosphère, les rayons cosmiques bombardent quelques atomes de l'azote qui forme les 4/5e de l'air que nous respirons. Un atome d'azote et un neutron donnent naissance à un atome de C 14 et un atome d'hydrogène. Le C 14 naissant, ainsi formé, entre immédiatement en réaction avec l'oxygène de l'air et donne une molécule de gaz carbonique (CO2), qui entre ainsi dans le cycle du carbone des molécules organiques. Il y à environ un atome de C 14 pour mille milliards de carbone total (10-12).

    Tant qu'ils sont vivants, les végétaux et les animaux, par l'intermédiaire des végétaux, ont, dans leur économie, un taux de carbone identitque à celui de l'atmosphère. Lorsqu'ils meurent, par exemple lorsque le lin est récolté, le carbone ordinaire ou C 12 subsiste alors que le carbone radioactif ou C 14 continue à se dégrader par rayonnement en redevenant de l'azote sans être remplacé.

    Or la proportion, extrêmement faible, de C 14 est considérée comme constante au cours des siècles. Et on connait la vitesse de dégradation du C 14 : il faut 5730 ans (c'est la plus récente estimation) pour que la moitié de C 14 contenu dans un corps organique disparaisse. Il suffit donc de connaître la teneur en C 14 de ce corps pour calculer la date de sa mort. On a mis pour cela au point des techniques très délicates.

    En principe, la datation du C 14 peut donner de bons résultats pour des objets de moins de 50 000 ans avec cette réserve que, contrairement à la théorie,la teneur en C 14 de l'atmosphère a varié au cours des âges. Toutefois, les dates possibles du Saint Suaire se situent dans une fourchette où d'autres éléments peuvent servir d'étalons pour contrôler la fiabilité de la méthode. En revanche, la technique, extrêmement délicate, donne parfois des résultats aberrants dans le cas de dérivés carbonés qui peuvent subir des échanges isotopiques au cours des âges. Les éventuels contaminants n'apportent pas de différences significatives dans les résultats de datation du lin.

    C'est ainsi que l'un des trois laboratoires qui étudieront le Saint Suaire, celui de Zurich, s'est trompé en 1983 de mille ans en testant unlinge ancien. Un autre de ces trois, celui de Tucson, a daté un cor viking de 2006 de notre ère ! On ne peut cependant pas tirer de ces mauvais résultats une quelconque conclusion quant à la non fiabilité du C 14 pour le lin du Saint Suaire.

    Le Saint Suaire et le carbone 14

    Appliqué au Saint Suaire, le dosage au carbone 14 pouvait indiquer de manière relativement sûre l'époque approximative à laquelle le lin du tissu avait été récolté. Cela ne présentait à la vérité aucun intérêt réel puique l'on disposait déjà de nombreux arguments pour dater la relique. En outre, les premières applications de la méthoqe exigeaient la destruction d'un morceau important du précieux linge.

    De nouvelles techniques permettant de réduire fortement l'importance de la destruction, on décida de procéder au test. Le 21 avril 1988, des échantillons furent prélevés sur le Saint Suaire et remis aux laboratoires de Zurich, Tucson (Arizona) et Oxford. Des bruits se mirent assez vite à circuler et, le 13 octobre, avant la publication officielle qui ne sera faite que le 14 février suivant,le cardinal Ballestrero, archevêque de Turin, prit sur lui de déclarer que le Saint Suaire datant du Moyen Age, n'était qu'une "vénérable icône".

    Cette déclaration, confirmée par les responsables du test, fut répercutée dans le monde entier par une énorme campagne médiatique. L'affaire paraissait classée : le linceul de Turin était un faux. Il ne se trouva aucun journaliste avant Orazio Perrosillo pour faire remarquer que la datation au C 14 contredisait les conclusions de toutes les autres recherches scientifiques, souvent plus sûres qu'elle. Or, si l'on donnait raison à un seul test contre tous les autres, on mettait en doute l'ensemble de la science... et donc aussi la méthode au C 14.

    En 1989, le docteur Tite, directeur du British Museum et unique coordinateur des essais, fut récompensé par la création en sa faveur d'une chaire à Oxford (où se situait un des trois laboratoires) grâce au don d'un million de livres sterling offert par un groupe d'"hommes d'affaires". En 1990, le British Museum, toujours lui, organisa une grande exposition sur le thème du faux, "l'art de la duperie", dont une photographie en grandeur réelle du Saint Suaire occupait la place centrale.

    Des anomalies dans la publication des résultats

    Le zèle déployé pour proclamé que le Saint Suaire ne date que du Moyen Age parait au moins prématuré quand on se penche sur les résultats publiés.

    On observe d'abord que ces résultats n'ont fait l'objet que d'un court article du journal britannique Nature, le 14 février 1989. Il n'y figure qu'une synthèse des travaux, alors que toute expertise scientifique doit comporter une description des méthodes utilisées, le détail des résultats obtenus aux différents niveaux et, de manière générale, tout ce qui peut permettre un contrôle. Rien de cela n'a jamais été publié alors que l'article de Nature n'a, du fait de ses lacunes, aucune autorité.

    Si sommaire que soit cet article, il contient tout de même une grave anomalie au sujet des dates annoncées. Le docteur Tite avait, en effet, proclamé que le Saint Suaire avait été fabriqué entre les années 1260 et 1390, un évantail de dates dont le centre se situe en 1325. Or, l'on s'aperçoit que l'évantail provient de l'amalgame de dates incompatibles entre elles.

    Les laboratoires de Zurich et de Tucon avaient obtenu des datations homogènes qui donnaient une fourchette allant de 1353 à 1384, avec une moyenne se situant autour de 1370. Or ces dates sont trop récentes si les échantillons viennent bien du Saint Suaire puisque celui-ci a été exposé au moins depuis 1355 d'après Pierre d'Arcis, et sans doute dès 1353.

    Fort heureusement, le laboratoire d'Oxford, intervenu plus tardivement et en connaissant ces premiers résultats, a trouvé un évantail allant de 1262 à 1312 qui a permis au docteur Tite de faire l'amalgame 1260-1390.

    L'amalgame en question est inacceptables puisqu'il engloge une période qui ne se trouve couverte par aucun résultat : il y à un "trou" de 41 ans dans l'évantail proposé, et un trou où se trouve engloutiela date exigée par le mémoire de Pierre d'Arcis.

    De plus, les savants et les mathématiciens estiment que des résultats aussi hétérogènes ne peuvent concerner le même tissu. Si l'on accepte les datations de Zurich et de Tucson, il faut rejeter celle d'Oxford. Ou Oxford a travaillé sur un échantillon de provenance différente. Ou Oxford s'est trompé dans ses manipulations. Ou Oxford a menti.

    Des anomalies dans la procédures

    Lorsqu'il fut décidé de procéder à la datation par le carbone 14, on établit un très sérieux protocole d'expérimentation. On devait recourir à sept laboratoires de classe internationale, utilisant l'une ou l'autre des deux méthodes de comptage. Les travaux devaient se dérouler en secret, chacun des laboratoires s'interdisant de communiquer avec les autres. Des contrôles étaient prévus. Enfin, on devait employer la technique du "double aveugle" : les échantillons du Saint Suaire et les échantillons de contrôle provenant d'autres tissus anciens seraient enfermés dans des tubes numérotés de sorte que les laboratoires ne puissent les identifier en cours d'expertise. D'autre part, les savants du STURP désiraient faire des recherches sur les échantillons prélevés avant leur destruction par les procédés de datation.

    En réalité tout se passa au milieu d'une vaste "magouille" où s'agitaient tous les adversaires du Saint Suaire et dont Petrosillo et Marinelli ont donné l'effarante chronologie. En fin de compte, quatre des laboratoires furent éliminés ainsi que la méthode de comptage la plus sûre.

    Le STURP fut écarté ainsi même que l'Académie pontificale des sciences, en sorte qu'il n'y eut pas d'autre contrôle que celui du Britih Musuem du docteur Tite (bientôt professeur à Oxford). Le secret ne fut respecté ni entre les trois laboratoires restants ni vers l'extérieur. On ne conserva du "double aveugle" que l'apparence à l'usage du public, alors que les laboratoires connaissaient l'identité des échantillons et même, chose inouïe, les dates des échantillons de contrôle.

    On voit que, dans ces conditions, les essais n'offraient plus aucune garantie de sérieux, malgré l'aval accordé par le Vatican qui décidait en dernier ressort.

    Des anomalies dans le prélèvement des échantillons

    Parmi les modifications apportées au protocole initial, figurait aussi le remplacement de spécialiste en tissus anciens qui devait exécuter le découpage des échantillons du Suaire par Riggi di Numana, industriel italien, assisté du professeur Tesrore qui procéderait à des pesées précises au dixième de milligramme. Puisque le dosage se faisait en pourcentage et non en poids, des pesées aussi précises ne présentaient guère d'intérêt, si ce n'est peut-être celui de multiplier les manipulations et donc de disperser l'attention des observateurs.

    Le prélévement eut lieu le 21 avril 1988, solennellement mais sans même de procès-verbal. Et là, on tombe tout de suite dans l'incohérence. D'après Riggi, l'échantillon prélevé sur le Saint Suaire mesurait 8,1 centimètres sur 1,6, soit près de 13 centimètres carrés, dont il enleva quelques fragments pour éliminer des coupures plus récentes. Pour d'autres, le morceau mesurait 7 centimètres sur 1, soit 7 centimètres carrés, ce qui semble peu par rapport à 13, même après ébarbage des coutures. De toute manière, au dire des spécialistes, le poids de ces échantillons était au centimètre près du double de celui du tissu du linceul.

    Notons encore une anomalie. Aux trois échantillons remis dans les tubes métalliques à chaque laboratoire fut joint au dernier moment, dans une enveloppe de papier, un quatrième échantillon provenant d'une chape provençale du début du XIVe siècle.

    Enfin, le symposium organisé à Paris en septembre 1989 par les personnalités qui fondèrent ensuite le CIELT (Centre International d'Etudes sur le Linceul de Turin) que nous présenterons dans notre conclusion devait révéler beaucoup plus grave. Le professeur Testore y expliqua quele fragment prélevé sur le Suaire fut coupé, on ne sait pourquoi, en deux échantillons, l'un de 154,9 milligrammes, l'autre de 114,8 milligrammes. Seul fut utilisé le premier, partagé en trois morceaux de 52,0, 52,8, et 53,7 milligrammes.

    Or, un spécialiste français, le frère Bonnet-Eymard, s'aperçut que le poids total des morceaux excèdait de 3,6 milligrammes celui de l'échantillon dont ils étaient tirés. Riggi et Testore qui auraient pu invoquer une erreur crurent plus crédible de parler d'un quatrième morceau inconnu jusque-là. Pour Riggi, les 3,6 mg provenaient de l'échantillon de 144.8 mg et avaient été ajoutés au troisième morceau qui ne pesait que 50,1 mg. Malheureusement cette explication se heurtait au fait que ce troisième morceau, pesant plus des 50 mg requis par précaution (il fallait en réalité 40 mg) suffisait sans appoint. Aussi Testore, de son côté, prétendit que contrairement à ce qui avait été déclaré, les trois morceaux avaient été pris de l'échantillon de 144,8 mg et que, le troisième ne pesant alors que 36,6 mg (ce qui supposait un découpage bien inégal), il avait fallu lui ajouter un fragment de 14,1 mg découpé dans l'échantillon de 154,9 mg.

    Ces contradictions suffisent à suggérer l'idée d'une substitution de tissu et, en tout cas, à faire rejeter les conclusions d'une expertise si mal emmanchée.

  • Datation du Linceul de Turin : les masques tombent

    367826901.jpgLe directeur de l'Institut de l'accélérateur radiocarbone d'Oxford vient de déclarer qu'il s'est peut-être trompé en affirmant, suite à la datation de 2005, que le Saint Suaire ne  datait que de 1260 à 1390 après Jésus-Christ.

    En, effet, Christopher Bronk Ramsey, c'est son nom, vient de reconnaitre, au micro de la BBC qu'il s'était peut-être trompé en datant le Saint Suaire de 1260 à 1390, information à l'époque relayée avec force battage, dans le monde entier. Ce semblait être la victoire définitive des opposants à l'authenticité du Saint Suaire, de tous ceux que dérange la Sainte relique. Dans les loges comme dans les milieux libres-penseurs, on jubilait : ainsi, le fameux Linceul de Turin n'était qu'un faux fabriqué au Moyen-Age...

    De nombreux spécialiste contestèrent néanmoins la fiabilité des examens menés en dépit de tout protocole sérieux. Nous faisons court mais il est piquant d'entendre Christopher Bronk Ramsey, savant de renommée internationale, reconnaitre que l'échantillon analysé était "issu d'un racommodage qui aurait été effectué après le XIIIe siècle". Extraordinaire, non ? Ce racommodage était connu de tous les spécialistes et parfaitement visible et même grossièrement visible à l'oeil nu. Il était impossible de ne pas voir que les prélévements portaient en partie sur des pièces rapportées. Le célèbre institut d'Oxford ne l'avait apparemment pas remarqué...

    Mieux encore, alors que les laboratoires d'Oxford, de Zurich et de Tucon (USA) concluaient en 2005 (date de la datation au C14) à un faux, Ramsey vient de déclarer, en janvier 2008, à la BBC : "Il est possible que nous nous soyons trompés." Il développe en expliquant que la méthode du C14 ne serait pas applicable au Linceul de Turin en raison des circonstances très mouvementées de son voyage à travers les siècles et les pays qui en ont modifié les caractéristiques chimiques et autres. Découverte tardive mais mieux vaut tard que jamais.

    Ce n'est malheureusement pas tout, Daniel Raffard de Brienne mentionnait toujours dans ses conférences pas moins de treize irrégularités dans la conduite de l'expertise dont chacune suffisait à rendre invalide le test. Dans son ouvrage La désinformation autour du Linceul de Turin, il démonte point par point l'ensemble des négligences, c'est un euphémisme, ayant abouti à déclarer faux le Saint Suaire.

    La question sans réponse aujourd'hui, c'est : pourquoi ces aveux aujourd'hui ? La crainte d'une contre-expertise menée selon un protocole rigoureux qui leur ferait perdre la face ?

    Daniel Raffard de Brienne affirmait régulièrement que peu importe les résultats des tests selon la méthode du C14 puisqu'il existe suffisamment d'autres preuves rigoureusement scientifiques attestant de l'authenticité du Linceul de Turin. Le résultat négatif de la méthode C14 ne les remettait pas en cause et ne changeait donc strictement rien au problème. Mais que les auteurs mêmes de ces tests reviennent sur leurs affirmations est quand même une excellente nouvelle.

    La désinformation autour du Linceul de Turin

  • Daniel Raffard de Brienne sur la chaîne KTO

    Archive précieuse, voici une émission de 48 minutes consacrée au Saint Suaire dans laquelle Daniel Raffard de Brienne, en compagnie de trois autres spécialistes de la question, résume l'état des connaissances actuelles sur la sainte relique.

    KTO  - émission sur le Saint Suaire