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Articles divers - Page 3

  • Daniel Raffard de Brienne sur Metapedia

    metapedia_logo.jpgDe plus en plus nombreux sont les internautes qui connaissent bien et pratiquent Wikipedia, l'encyclopédie en ligne développée et autogérée par ses usagers.

    Son importance s'accroît de mois en mois et cette encyclopédie est remarquablement bien indexée par les moteurs de recherche, elle est souvent la première référence obtenue lors d’une recherche d’un site thématique. Appréciée des lycéens, des étudiants et de leurs enseignants, voire de certains journalistes, elle est la source principale, sinon unique, de nombreux devoirs, exposés, cours et articles. Tout serait pour le mieux dans le meilleur du monde si Wikipedia était une encyclopédie pratiquant la neutralité idéologique. Or il n’en est rien. Une lecture, même rapide, des sujets qui nous intéressent montre que le politiquement correct y règne en maître et les rédacteurs s'écartant trop de la pensée unique qui se sont risqués à vouloir y rédiger une entrée, ou à corriger une erreur manifeste, ont rapidement découvert les rigueurs de la censure des gardiens du politiquement correct.

    C’est la raison qui a poussé, dans un certain nombre de pays européens, des militants nationaux, patriotes, catholiques de tradition, identitaires, convaincus qu’ils ne pouvaient pas rectifier ou améliorer Wikipedia, à lui créer un concurrent beaucoup plus libre du nom de Métapédia. Cette encyclopédie est  une arme importante dans notre combat des idées. Elle permet en effet de mettre l’accent sur des concepts occultés, sur des idées condamnées, sur des pages d’histoire oubliées, sur des personnalités bannies, etc. Travail collectif, Métapédia ne représente pas l’opinion d’un courant idéologique quelconque, mais celle d’une communauté. Elle est indéfiniment perfectible et elle sera ce que vous souhaitez qu’elle soit.

    Daniel Raffard de Brienne a récemment fait son entrée sur Metapedia

  • La pseudo "Odyssée de l'Espèce"

    Il n'y a pas de matérialisme athée envisageable sans l'évolutionnisme. Avec, non plus d'ailleurs, car éloigner dans le temps la "cause première", ce n'est pas la supprimer. Le catholicisme pourrait même s'accomoder de l'évolutionnisme. Mais pas la Science, quand elle est sérieuse.

    Quoi qu'il en soit, la chaîne France 3 vient de nous offrir, sous le titre "L'Odyssée de l'Espèce", une "fiction documentaire" (sic) qui nous fait vivre l'évolution en six millions d'années, des "préhumains" à l'homme. Les revues de télévision, comme Télé 7 Jours, et d'autres revues, comme bien sûr, Le Figaro Magazine, ont donné à l'événement tout le retentissement nécessaire. Et même, l'inspirateur du scénario, le paléontologue Yves Coppens, aussi télévisuel qu'un abbé Pierre ou une Soeur Emmanuelle, n'a pu s'empêcher de montrer sur France 2 le mignon crâne de sa petite amie Lucy.

    Tout cela à grand renfort d'images virtuelles (films et photos) impressionnantes, plus vraies que serait le vrai s'il n'était pas faux.

    On notera par ailleurs que le dessein de ce tintamarre restait modeste puisqu'il se limitait au parcours des "hominidés" (comme ils disent), à l'Homo (réputé) sapiens. Cela aurait eu plus d'allure si, selon la thèse de l'évolutionnisme, on était parti de la matière brute pour passer par l'amibe, le poisson, la grenouille, le serpent, le hérisson et le singe avant d'arriver aux "hominidés" et à l'homme.

     Nous resterons à l'étape "hominidés" - Homo (dit) sapiens. Et ferons un rapide inventaire des éléments dont dispose réellement la Science.

    Cela commence par les "australopithèques", c'est-à-dire, les "singes du sud", dont on possède des crânes et des débris de squelettes et auxquels appartenaient la délicate Lucy et les ancêtres putatifs qu'on lui découvre chaque année. Voilà d'aimables singes bipèdes au crâne totalement simiesque et qui, jadis, déambulaient dans les savanes d'Afrique du sud et de l'est. On leur attribua un moment l'invention du feu et celle de la taille des silex, mais on leur reprit vite ces découvertes qui ne leur appartenaient pas.

    Les australopithèques disparurent il y à quelques milliers de siècles et il fallut leur trouver des descendants vraisemblables en quête d'humanité. Et les trouver de préférence en Afrique. On a découvert près des restes d'australopithèques quelques débris que l'on a attribué à un douteux Homo habilis. Avec quelques mandibules ramassées au Maghreb on a fait un Atlanthropus. Mais il a suffi d'une dent pour reconstituer l'Hesperopithecus, dont la brève carrière se termina lorsque l'on dut restituer cette dent à un cochon sauvage.

    Déçu par l'Afrique, on peut se tourner vers l'Europe et y trouver la trace de possibles hommes primitifs : l'"homme" de Petrabona, celui d'Heidelberg (une unique mâchoire) ou celui de Tautavel qui, tout compte fait, ne comporte que trois débris osseux.

    Quant à l'"Homme de Piltdown" qui fut si célèbre que le bon Teilhard de Chardin (qui en découvrit lui-même une dent) le donnait, avec le "sinanthrope" comme la preuve irréfutable de l'évolutionnisme, ce pauvre homme de Piltdown, donc, périt corps et biens le jour où on s'aperçut qu'il se composait d'un vieux crâne humain combiné avec une récente mâchoire de singe truquée et vieillie artificiellement.

    Plus riche que l'Europe sera l'Extrême-Orient où l'australopithèque, sans doute grand voyageur, aurait laissé une descendance.

    Parmi cette descendance, il faut compter l'inusable "pithécanthrope" (l'"homme-singe") qui fait toujours recette, bien campé sur ses jambes (c'est l'Homo erectus), alors que l'on sait depuis longtemps qu'il n'est composé que d'une calotte crânienne de gibbon géant arbitrairement rapprochée d'un tibia humain qui gisait, avec quatre autres, à quinze mètres de là dans un terrain indatable.

    Heureusement, est venu à son secours le "sinanthrope" (l'"homme de Chine") si cher au grand Teilhard et dont les crânes ont été perdus et ne sont connus que par des moulages que l'on espère fidèles. Ces crânes, tous brisés pour en consommer la cervelle, gisaient parmi d'autres débris alimentaires dans une grotte proche de Pékin. On a trouvé, enterrés à proximité, des squelettes de vrais hommes contemporains de ce sinanthrope. Sans commentaire.

    Tout cela n'est pas bien riche, même si l'on veut y ajouter quelques débris osseux qu'on ne sait comment interpréter. Nous sommes loins de l'Odyssée de l'Espèce.

    Le terrain est plus solide avec l'apparition de l'"Homme de Néanderthal" que l'on a donné pour ancêtre plutôt simiesque à l'homme moderne. Il a fallu un peu déchanter. Certes ses os étaient épais et ses arcades sourcilières proéminentes. Mais il ne marchain pas voûté comme on l'a cru, mais bien droit, et il avait un cerveau aussi volumineux que le nôtre. De plus il avait un minimum de civilisation et d'industrie, et même une religion avec un culte funéraire.

    On l'a donc fait monter en grade. D'espèce à part, Homo neandertalis, on en a fait une simple race Homo sapiens neandertalis. L'Homo sapiens a pris aussi du galon en devenant Homo sapiens sapiens.

    Puis il y a eu des problèmes de chronologie. D'après le carbone 14, les plus anciens des néandertaliens étaient les plus "sapiens". En outre, certains hommes "modernes", comme ceux de la Denise dont on évite de parler, étaient encore plus anciens. Si bien que l'on peut penser que l'Homme de Néanderthal n'est que le descendant d'une branche dégénérée (par acromégalie et endogamie ?) de l'homme moderne.

    Quant à l'"Homme de Cro-Magnon", nous le rencontrons tous les jours dans la rue.

    Scientifiquement, on n'a trouvé à l'homme actuel aucun ancêtre, ni singe, ni "hominidé, ni "humanoïde". N'en déplaise aux propagandistes de l'Odyssée de l'Espèce.

    Daniel Raffard de Brienne

    Article écrit pour Renaissance Catholique, à l'occasion de l'édition de l'ouvrage : Pour en finir avec l'Evolution, éditions Rémi Perrin, 1999.

     

  • Faut-il combattre les sectes ?

    L'actualité récente pose à nouveau la question de l'implantation des sectes en France et de leur degré de nocivité. Emmanuelle Mignon, proche du président de la République a provoqué un beau tollé en affirment qu'"en France, les sectes sont un non-problème". Outre que la polémique ainsi lancée semble totalement artificielle et attisée uniquement pour de viles raisons politiciennes, elle ne permet pas non plus d'aborder sereinement ce délicat problème qui mérite beaucoup mieux que les empoignades stériles qui ont un instant fait la bonne fortune des medias.

    Mais au fond, qu'est-ce qu'une secte ? Quels sont les critères suffisants et necessaires pour qualifier une organisation humaine de secte ?

    Dans un article pour Renaissance Catholique, Daniel Raffard de Brienne livre quelques réflexions qui ont le mérite de clarifier un peu le débat.

    Faut-il combattre les sectes ?

    Un récent reportage télévisé montrait le Mandarom, un groupe religieux qui, sous la houlette d'un gourou libidineux, enlaidit les Alpes provençales d'un temple en construction et de statues immenses. L'actualité ne cesse ainsi de dévoiler de fort étranges sectes dont certaines défraient la chronique judiciaire : on se souvient des procédés financiers très discutés de l'église de Scientologie ou de l'apostolat par la prostitution des Enfants de Dieu.

    Cette actualité peut même se révéler tragique. En mars 1993, au Texas, la secte Waco disparaissait dans les flammes et dans le sang, avec l'aide de l'armée américaine. Ce ne sont là que des cas extrêmes qui montrent à quelles aberrations peut mener le phénomène de sectes. Beaucoup plus préoccupante nous paraît l'extension de ce phénomène. C'est ainsi qu'en 1988 soixante millions de Sud-Américains étaient déjà passés aux sectes et que les principales villes de Colombie, pays naguère catholique en presque totalité, possédaient plus de temples que d'églises.

    Qu'est-ce qu'une secte ?

    On imagine mal le nombre de groupes religieux ou quasi-religieux que l'on peut recenser. On y voit de tout : les diverses religions et leurs déviations, les cultes orientaux, la sorcellerie, le satanisme, la gnose, toutes les philosopies, tous les modes de vie, le Nouvel Age, les Rose-Croix,la Franc-Maçonnerie... Il existe dans cet ensemble hétéroclite des points de convergence. Mais, chose curieuse, certains groupes sont bruyamment qualifiés de "sectes" alors que les autres ont droit au respect ou, mieux, au silence.

    Dans ces conditions, une question s'est immédiatement imposée à nous : : comment définir les sectes ? Qu'est-ce qu'une secte ? On ne peut songer à combattre un adversaire que l'on n'est pas capable de reconnaître et de désigner.

    Or il n'existe aucune définition sûre et indiscutable de la secte et, chose pire, cette définition ne peut même pas exister : tout ce que l'on peut dire, c'est que le mot secte a une résonance péjorative et qu'on l'emploit ou non selon que l'on veut discréditer ou préserver un groupe quelconque. Nous continuerons néanmoins à utitliser ici ce mot par simple commodité.

    Les critères de la secte

    Faute d'une véritable définition et dans la nécessité de reconnaître l'adversaire à combattre, nous avons essayé de répertorier les critères que l'on attribue généralement aux sectes. Les voici.

    L'existence d'un gourou : gourou est aussi un mot que l'on utilise avec une intention dénigrante. On l'emploie pour signifier que toute secte suit un maître à penser. Il ne peut y avoir de secte sans, à l'origine, un maître. Mais c'est aussi vrai de toute religion et même de tout parti ou de tout mouvement. Les Chrétiens ne suivent-ils pas le Christ ?

    On a découvert que les gourous de certaines sectes étaient des profiteurs, des hommes de moeurs douteuses. Ce n'est évidemment pas le cas de tous les fondateurs de religion. Mais que penser de Mahomet entouré de nombreuses femmes et concubines ? De Luther qui décrivait lui-même son ivrognerie et ses débauches ? De Calvin que Théodore de Bèze disait "enfoncé dans la boue" ? Ce ne sont sont pas les moeurs qui distinguent les gourous de autres maîtres à penser.

    Est-ce la géographie ? On voit en effet honorer à l'excès Gandhi, qui fut un gourou hindou : est-ce parce qu'il est resté aux Indes ? Comment l'aurait-on jugé s'il avait exercé en Occident ? De même on vilipende volontiers les marabouts et les sociers qui organisent des sectes chez nous. Mais, à la foire aux religions d'Assise, on accueillit à égalité avec le pape les "prêtres" animistes et chamanistes.

    Ou bien y à-t-il un problème d'opportunité ? Les sectes d'origine orientale sont mal vues, mais le Dalaï-Lama est reçu partout triomphalement jusque dans l'assemblée des évêques de Lourdes. Sans doute parce qu'il habite en Orient, donc loin, mais sûrement aussi pour des raisons politiques. Le "révérend" Moon, lui aussi chef d'un groupe religieux important et résidant en principe en Orient, est traité avec mépris : n'est-ce pas à cause de son anticommunisme de droite ?

    Le critère "gourou" est donc loin d'être concluant.

    Un doctrine religieuse déviante : en réalité, toute doctrine religieuse est considérée comme déviante par rapport à d'autres. Le judaïsme ne donsidère-t-il pas l'Islam et le christianisme comme des schismes hérétiques ? Les innombrables groupes protestants n'ont-ils pas une commune origine dérivée du catholicisme ? On remarquera à ce sujet que, selon leur importance ou leur ancienneté, on parle d'"églises", de "confessions" ou de "sectes" protestantes.

    Le mot secte sert-il donc à désigner les groupes religieux petits ou récents, quelle que soit leur doctrine ? Si oui, à quel degré de développement et à quelle date un groupe cesse-t-il d'être une secte pour devenir une église ? On se souvient que le christianisme était bien jeune et bien petit le jour de la Pentecôte ; d'aucuns le qualifient d'ailleurs de "secte qui a réussi".

    La nouveauté ou le peu d'extension d'une doctrine religieuse ne peuvent donc suffire à caractériser une secte. Son contenu non plus. Certes, bien des croyances prêchées par les "sectes" paraissent aberrantes, absurdes et profondément ridicules. Mais n'est-ce-pas peu ou prou, l'opinion de tout incroyant à l'égard de toute croyance ? De plus, certains groupes sectaires n'ont pas de doctrine véritablement religieuse ou refusent d'en avoir. C'est la cas de la Franc-Maçonnerie, déiste ou athée, des groupes rationalistes ou matérialistes, des bouddhistes, des communautés hippies, à part un vague orientalisme. Même le Temple du Peuple, suicidé en Guyane, avait plus d'attaches marxistes que religieuses. Le seul critère en matière religieuse est celui de la vérité : est seule vraie la doctrine conforme à la réalité. Mais cela dépasse largement le problème des sectes.

    Des rites étranges ou même ridicules : on sourit à la vue de bonzes en robe safran dans nos rues ou celle de disciples de Krishna dansant sur nos places. On n'en sourit pas quand on les voit en Extrême-Orient : on les y trouve sans doute étranges par rapport à nous, mais non par rapport à leurs traditions et aux modes de vie de leur pays.

    Les rites s'inscrivent dans des cultures et correspondent à des croyances exprimées dans ces cultures. Il n'y à donc pas lieu de les juger indépendamment de ces croyances et de ces cultures.

    On peut en revanche s'interroger sur des rites extravagants et artificiels sans rapport avec le milieu culturel où ils sont créés.

    Les plus ridicules à cet égard pourraient bien être les rites initiatiques de la Franc-Maçonnerie. Dans ce cas comme dans d'autres, la recherche du bizarre, et parfois de l'humiliant, a pour objet, non un culte, mais la prise de contrôle d'initiés ou de fidèles coupés de leurs références.

    En revanche, les liturgies latines et grecques dont, il va sans dire, le but est tout autre, tirent leur beauté de rites chargés de symboles et venus du fond des âges. La récente "réforme liturgique", en coupant la liturgie catholique de ses racines, a rendu ridicules les traces qu'elle en a conservées : seule la suppression de la liturgie aurait répondu aux tendances actuelles du "monde". Quoi qu'il en soit, le critère "rites" ne paraît pas plus sûr que les précédents.

    Un recrutement et un endoctrinement fallacieux : on reproche à beaucoup de sectes de recruter leurs adeptes en les "embobinant". Et certes beaucoup de gens s'engagent sans avoir une connaissance complète de ce qui les attend. Mais là aussi, en dehors des cas extrêmes, le critère reste bien imprécis et relatif. S'engage-t-on dans l'armée, dans une profession ou même dans le mariage en pleine connaissance de cause ? Sans doute, mais dans bien des cas, à l'exemple des sergents recruteurs de jadis, les "convertisseurs" font naître des expoirs excessifs ou dissimulent des invonvénients. Sur le plan des sectes, l'exemple le plus choquant est encore celui de la Franc-Maçonnerie où, du fait du secret interne, on ne révèle les véritables buts de l'organisation qu'au fur et à mesure de la progression des affiliés vers les hauts grades.

    Une fois engagés, les adhérents des sectes sont les sujets, dit-on, d'un endoctrinement habile et systématique. Certaines sectes iraient plus loin et, en procédant à des "lavages de cerveaux" pourraient forcer les consciences. Mais n'est-ce pas ce que font les "déprogrammeurs" qui se chargent de désintoxiquer les gens, même non consentants, même adultes, que l'on fait sortir des sectes ?

    Le refus des règles sociales : on reproche aux sectes, et surtout à celles qui vivent en communautés, de se replier en cercles fermés, de se couper de la société civile, voire d'en refuser les règles. Mais ne pourrait-on faire le même grief à tous les monastères ? Des malveillants ne pourraient-ils pas appliquer ce critère et tous ceux qui précèdent aux ordres et congrégations catholiques ? La différence, dira-t-on est que le catholicisme recommande la soumission aux lois du pouvoir temporel : "Rendez à César ce qui est à César". Et, de fait, l'Eglise ne conteste ni les impôts ni le service militaire, alors que certaines sectes, les Témoins de Jéhovah par exemple, enseignent l'objection de conscience ou même le refus du statut d'objecteur.

    La différence n'est cependant pas si grande qu'il y paraît. Les catholiques acceptent bien, en effet, les lois conformes au droit naturel et compatibles avec l'exercice de la religion, mais ils refusent les lois antireligieuses, la législation de l'avortement...

    Des pratiques immorales ou contraires au bien commun et aux lois naturelles : à première vue ce critère pourrait permettre de reconnaître DES sectes à défaut de définir LES sectes. Or il ne conviendrait même pas à cette tâche limitée, à moins de classer parmi les sectes tous nos gouvernements des dernières décennies.

    En résumé, il est facile d'appliquer tous ces critères à une secte comme le Mandarom. Mais on constate que, pris ensemble ou séparément, il n'ont qu'une valeur relative, que leurs limites sont indéfinissables, qu'ils ne peuvent pas servir à distinguer clairement ce qui est une secte de ce qui ne l'est pas.

    Faut-il combattre les sectes ?

    A une question formulée de façon si générale, on ne pourrait répondre que négativement, car il n'est pas possible de combattre un ennemi que l'on ne sait pas reconnaître. Vouloir combattre globalement les sectes par une loi spéciale ouvrirait la porte aux abus et à tous les dangers. Di en effet l'on adoptait une telle loi, son application amènerait le pouvoir civil à désigner arbitrairement les groupes à ranger parmi les sectes. Dans l'état politique actuel de la France, on parierait sans crainte que la Franc-Maçonnerie serait épargnée alors que l'Eglise catholique serait plus ou moins rapidement attaquée, groupe par groupe, tendance par tendance. On peut même tenir pour assuré que les promoteurs d'une répression globale des sectes visent en réalité, à terme, le catholicisme. Pourtant, même si le concept de secte reste flou, il existe bien un phénomène sectaire inquiétant. Est-on réduit à l'accepter passivement ? Répondons d'abord que les pouvoirs civils, responsables de l'ordre doivent jouer leur rôle. Il leur appartient de réprimer les crimes et délits dont certaines sectes peuvent se rendre coupables : coups et blessures, attentats à la pudeur, drogue, séquestrations, abus de confiance, délits financiers... Il n'est pas besoin de lois spéciales pour cela, car l'Etat dispose d'un arsenal répressif suffisant.

    La nécessaire surveillance des pouvoirs publics ne concernent pas le fond du phénomène sectaire qui repose sur des croyances religieuses ou au moins des choix philosophiques. Un Etat catholique, garant de l'unique vérité et soucieux du salut des âmes, devrait intervenir à ce niveau. Un Etat qui se veut neutre, laïque et défenseur de la liberté de penser, n'en a absolument pas le droit.

    C'est à l'Eglise qu'il appartient de remédier au phénomène sectaire en prêchant et répandant la vérité. Le développement de ce phénomène doit beaucoup à son collapsus conciliaire : beaucoup de fidèles, déroutés par des nouveautés désacralisantes, privés de leurs certitudes remplacées par le laisser-aller oecuménique et le relativisme doctrinal, ont cherché dans les sectes le réconfort, les repères et la transcendance dont on les privait.

    Les sectes reculeront quand l'Eglise, offrant de nouveau les trésors de la Tradition, reprendra sa mission apostolique trop souvent abandonnée : "Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit".

    Daniel Raffard de Brienne

    Renaissance Catholique n°29, mars-avril 1994

  • La Croix coincée entre l'étoile et le croissant

    Parmi les centaines d'articles publiés par Daniel Raffard de Brienne dans des dizaines de périodiques, un certain nombre sont intemporels, comme on dit maintenant. C'est le cas de cet article paru en mars 1991, il y à 17 ans, dans le mensuel Le Choc du mois.

    Les pièges de l'oecuménisme

    La Croix coincée entre l'étoile et le croissant

    L'oecuménisme prôné par l'Eglise depuis Vatican II, a surtout donctionné à sens unique. Le christianisme se retrouve aujourd'hui désarmé face à ses frères ennemis, l'Islam et je Judaïsme, plus virulents que jamais.

    Si l'on veut bien tenir pour négligeable la doctrine catholique, l'oecuménisme ne pose pas trop de problèmes tant que, comme à Assise en 1986, il ne s'agit que de faire poser pour des photos de famille les responsables de toutes les religions, entre deux prières adressées de manière synchrone aux quelques milliers de divinités représentées.

    Les difficultés apparaissent dès que l'Eglise veut dépasser le stade des réunions mondaines. Non pas certes avec le Dalaï Lama ou les sorciers bantous mais avec les frères ennemis des autres "religions du Livre": les juifs et les musulmans.

    L'Eglise multiplie pourtant les concessions unilatérales accordant tout et ne recevant rien en échange. Ainsi alors qu'une grande mosquée se construit à Rome et qu'un cardinal a représenté le pape à la pose de sa première pierre, les soldats venus au secours de l'Arabie Saoudite n'ont pas eu le droit d'y fêter ouvertement Noël et les ambulances qui relèveront leurs morts et leurs blessés ne pourront même par arborer la croix rouge.

    Un vieux contentieux

    Avec les juifs comme avec les musulmans, chque concession de l'Eglise appelle une autre concession de l'Eglise. Et les concessions sont d'autant plus importantes que le contentieux judéo-chrétien est très ancien. Il date de la crucifixion du Christ exigée par les juifs qui, peu après, ont éxécuté eux-mêmes Saint Etienne et saint Jacques. A en croire deux auteurs du IIIe siècle, Tertullien et Commodien, ils auraient été jusqu'à inciter Néron à ordonner en 64 la première grande persécution antichrétienne (1). On retrouve des juifs parmi les bourreaux des chrétiens, "selon leur habitude", précise en 155 le rédacteur du Martyre de Saint Polycarpe.

    Les rabbins du Ie ou IIe siècle avaient ajouté, dans le cors de la grande prière, la Tenhilla, cette phrase : "Et les nazaréens (les chrétiens) et hérétiques, qu'en un instant ils périssent, qu'ils soient effacés du livre des vivants"(2). Un traité de droit civil de la même époque, le Baba mesia, prescrit en cas d'inondation de sauver le prochain et ses biens, de laisser se débrouiller dans l'eau les Goym et les bergers, et de noyer les chrétiens et quelques autres(3).

    Des relations commencées de cette façon ne pouvaient guère se développer de manière vraiment cordiale. On ne résolut d'y remédier qu'à la suite de la dernière guerre. L'occasion semblait d'autant plus propice que l'Eglise en général et Pie XII en particulier, avaient sauvé de nombreux juifs de la persécution ; le grand rabbin de Rome, impressionné, s'en était même converti au catholicisme. Jules Isaac, demi-auteur de la célèbre mais partial Histoire Mallet-Isaac, prit l'affaire en main. Une première réunion, tenue à Seelisberg (Suisse) en 1947, vit les chrétiens se charger de la responsabilité de l'antisémitisme, tandis que les juifs y refusaient de prendre en compte même leurs textes les plus antichrétiens (4). Isaac obtint de Jean XXIII que le Concile Vatican II publierait une déclaration sur les juifs : c'est l'origine de Nostra aetate, adoptée en 1964 après une intervention des B'nai B'rith et qui lavait les juifs de toute responsabilité dans la mort du Christ, en contredisant tranquillement ainsi le récit des Evangiles (5).

    De concessions en concessions

    Les juifs parurent satisfaits pendant quelques temps, puis formulèrent de nouvelles exigences. Il y eut la visite de Jean-Paul II à la synagogue de Rome où le pape eut une attitude et des paroles complaisantes. Il y eut l'affaire du Carmel d'Auschwitz, qui déplaît tant aux juifs bien que situé loin du camp de la Shoah ; il en coûtera 100 000 dollars au Vatican pour reloger les religieuses dans un coin d'un futur centre oecuménique.

    Le cardinal Ratzinger a indiqué, l'automne dernier, que l'on avait demandé la collaboration d'experts juifs pour la rédaction du futur "catéchisme universel" dont on veut faire un instrument de dialogue et dont les israélites réclament que, avec la Formation des prêtres et la liturgie, il participe à la lutte contre l'antisémitisme.

    Une réunion tenue les 5 et 6 décembre suivant en présence du pape par les délégués du Comité juif international et ceux de la commission pontificale pour les rapports avec le judaïsme, a précisé les revendications israélites. A savoir : d'abord une déclaration du Vatican sur la Shoah, déclaration en cours de rédaction et qui incriminera certaines traditions catholiques venues des Pères de l'Eglise. Puis, entre autres, la reconnaissance de l'Etat d'Israël et la demande d'annulation de la déclaration par laquelle l'ONU, en 1975, assimilait le sionisme à un racisme.

    Sans solution

    Le Vatican ne semble pas vouloir céder sur ce dernier point pourtant accepté par les évêques américains. Quant à la reconnaissance d'Israël, réclamée de nouveau en janvier par le grand rabbin de Rome, le pape a fait répondre que , s'il ne conteste pas l'existence de cet Etat, il ne peut envisager une représentation diplomatique tant que ne seront pas réglés le problème palestinien et lle statut international de Jérusalem.

    Il faut comprendre que l'oecuménisme conciliaire se trouve là coincé entre les exigences des juifs et celles des musulmans. Déjà le texte de Nostra aetate adopté, nous venons de le voir, par Vatican II en 1964 avait soulevé des protestations islamiques. Des protestations si menaçantes que les mêmes "pères conciliaires" avaient remplacé en 1965 ce premier texte par un autre notablement édulcoré. C'est à croire que l'Esprit qui inspirait, affirme-t-on volontiers, le Concile, avait soufflé un peu trop fort la première fois. Bien que le nouveau texte restât satisfaisant pour les juifs, le cardinal Bea se précipita à New-York pour présenter ses excuses à leurs instances internationales.

    Le cardinal Decourtray, qui se sent, dit-il, de sensibilité juive, a déclaire en novembre qu'il valait mieux, dans le conflit du Golfe, "la guerre plutôt que le déshonneur". Ce qui ne pouvait plaire aux musulmans. Est-ce pour cela qu'il s'est trouvé peu après remplacé à la tête de l'épiscopat français par Mgr Duval, neveu du fameux archevêque d'Alger surnommé Ben Duval en raison de son amitiés pour le FLN ? Toujours est-il que Mgr Duval crut opportun de déclarer : "Entre ne rien dire et parler trop vite, il y à une place pour une parole qui soit vraiment utile à la mission de l'Eglise".

    Tout cela est bien délicat, mais le Vatican a réussi à mettre d'accord juifs et musulmans. Contre lui.  En envisageant de béatifier en 1992 la grande reine d'Espagne Isabelle la Catholique, protectrice de Christophe Colom qui, chacun le sait, découvrit l'Amérique en 1492. Or il se trouve que, cette même année 1492, la même reine acheva de chasser les arabes d'Espagne en conquérant le royaume de Grenade. Et que, toujours en 1492, elle ordonna l'expulsion des juifs de Castille, pour des motifs d'ailleurs purement religieux.

    Les protestations fusent de tous côtés. Elles viennent du grand rabbin de Rome. Et aussi, en janvier, à la fois d'une société islamique britannique, qui estime qu'Isabelle était plutôt un démon qu'une sainte, et d'une commission épiscopale, tout aussi britannique, spécialisée dans les relations judéo-catholiques. Le journal La Croix s'en même aussi : il penche plutôt vers l'Etoile que vers le Croissant. On en est là.

    Bref, l'oecuménisme, ce n'est pas simple.

    Osons une suggestion. Stupide, bien entendu. Celle-ci : et si l'Eglise laissait juifs et musulmans à leurs problèmes et s'occupait plutôt des catholiques .

    Daniel Raffard de Brienne

    (1) D. Judant, Judaïsme et christianisme, Ed. du Cèdre, 1969

    (2) Père J. Bonsirven, Textes rabbiniques des deux premiers siècles chrétiens, Instituto Biblico, n°5, Rome, 1955

    (3) Id, au n° 1753

    (4) La Documentation catholique, juillet 1988

    (5) Père Ralph M. Wiltgen, Le Rhin se jette dans le Tibre, ed. du Cèdre, 1975 (actuellement aux éditions Martin Morin : livre indispensable à toute personne désireuse de connaitre au moins une partie des dessous de Vatican II.

    Article paru dans Le Choc du mois, n°38, mars 1991, p. 39-40