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La pseudo "Odyssée de l'Espèce"

Il n'y a pas de matérialisme athée envisageable sans l'évolutionnisme. Avec, non plus d'ailleurs, car éloigner dans le temps la "cause première", ce n'est pas la supprimer. Le catholicisme pourrait même s'accomoder de l'évolutionnisme. Mais pas la Science, quand elle est sérieuse.

Quoi qu'il en soit, la chaîne France 3 vient de nous offrir, sous le titre "L'Odyssée de l'Espèce", une "fiction documentaire" (sic) qui nous fait vivre l'évolution en six millions d'années, des "préhumains" à l'homme. Les revues de télévision, comme Télé 7 Jours, et d'autres revues, comme bien sûr, Le Figaro Magazine, ont donné à l'événement tout le retentissement nécessaire. Et même, l'inspirateur du scénario, le paléontologue Yves Coppens, aussi télévisuel qu'un abbé Pierre ou une Soeur Emmanuelle, n'a pu s'empêcher de montrer sur France 2 le mignon crâne de sa petite amie Lucy.

Tout cela à grand renfort d'images virtuelles (films et photos) impressionnantes, plus vraies que serait le vrai s'il n'était pas faux.

On notera par ailleurs que le dessein de ce tintamarre restait modeste puisqu'il se limitait au parcours des "hominidés" (comme ils disent), à l'Homo (réputé) sapiens. Cela aurait eu plus d'allure si, selon la thèse de l'évolutionnisme, on était parti de la matière brute pour passer par l'amibe, le poisson, la grenouille, le serpent, le hérisson et le singe avant d'arriver aux "hominidés" et à l'homme.

 Nous resterons à l'étape "hominidés" - Homo (dit) sapiens. Et ferons un rapide inventaire des éléments dont dispose réellement la Science.

Cela commence par les "australopithèques", c'est-à-dire, les "singes du sud", dont on possède des crânes et des débris de squelettes et auxquels appartenaient la délicate Lucy et les ancêtres putatifs qu'on lui découvre chaque année. Voilà d'aimables singes bipèdes au crâne totalement simiesque et qui, jadis, déambulaient dans les savanes d'Afrique du sud et de l'est. On leur attribua un moment l'invention du feu et celle de la taille des silex, mais on leur reprit vite ces découvertes qui ne leur appartenaient pas.

Les australopithèques disparurent il y à quelques milliers de siècles et il fallut leur trouver des descendants vraisemblables en quête d'humanité. Et les trouver de préférence en Afrique. On a découvert près des restes d'australopithèques quelques débris que l'on a attribué à un douteux Homo habilis. Avec quelques mandibules ramassées au Maghreb on a fait un Atlanthropus. Mais il a suffi d'une dent pour reconstituer l'Hesperopithecus, dont la brève carrière se termina lorsque l'on dut restituer cette dent à un cochon sauvage.

Déçu par l'Afrique, on peut se tourner vers l'Europe et y trouver la trace de possibles hommes primitifs : l'"homme" de Petrabona, celui d'Heidelberg (une unique mâchoire) ou celui de Tautavel qui, tout compte fait, ne comporte que trois débris osseux.

Quant à l'"Homme de Piltdown" qui fut si célèbre que le bon Teilhard de Chardin (qui en découvrit lui-même une dent) le donnait, avec le "sinanthrope" comme la preuve irréfutable de l'évolutionnisme, ce pauvre homme de Piltdown, donc, périt corps et biens le jour où on s'aperçut qu'il se composait d'un vieux crâne humain combiné avec une récente mâchoire de singe truquée et vieillie artificiellement.

Plus riche que l'Europe sera l'Extrême-Orient où l'australopithèque, sans doute grand voyageur, aurait laissé une descendance.

Parmi cette descendance, il faut compter l'inusable "pithécanthrope" (l'"homme-singe") qui fait toujours recette, bien campé sur ses jambes (c'est l'Homo erectus), alors que l'on sait depuis longtemps qu'il n'est composé que d'une calotte crânienne de gibbon géant arbitrairement rapprochée d'un tibia humain qui gisait, avec quatre autres, à quinze mètres de là dans un terrain indatable.

Heureusement, est venu à son secours le "sinanthrope" (l'"homme de Chine") si cher au grand Teilhard et dont les crânes ont été perdus et ne sont connus que par des moulages que l'on espère fidèles. Ces crânes, tous brisés pour en consommer la cervelle, gisaient parmi d'autres débris alimentaires dans une grotte proche de Pékin. On a trouvé, enterrés à proximité, des squelettes de vrais hommes contemporains de ce sinanthrope. Sans commentaire.

Tout cela n'est pas bien riche, même si l'on veut y ajouter quelques débris osseux qu'on ne sait comment interpréter. Nous sommes loins de l'Odyssée de l'Espèce.

Le terrain est plus solide avec l'apparition de l'"Homme de Néanderthal" que l'on a donné pour ancêtre plutôt simiesque à l'homme moderne. Il a fallu un peu déchanter. Certes ses os étaient épais et ses arcades sourcilières proéminentes. Mais il ne marchain pas voûté comme on l'a cru, mais bien droit, et il avait un cerveau aussi volumineux que le nôtre. De plus il avait un minimum de civilisation et d'industrie, et même une religion avec un culte funéraire.

On l'a donc fait monter en grade. D'espèce à part, Homo neandertalis, on en a fait une simple race Homo sapiens neandertalis. L'Homo sapiens a pris aussi du galon en devenant Homo sapiens sapiens.

Puis il y a eu des problèmes de chronologie. D'après le carbone 14, les plus anciens des néandertaliens étaient les plus "sapiens". En outre, certains hommes "modernes", comme ceux de la Denise dont on évite de parler, étaient encore plus anciens. Si bien que l'on peut penser que l'Homme de Néanderthal n'est que le descendant d'une branche dégénérée (par acromégalie et endogamie ?) de l'homme moderne.

Quant à l'"Homme de Cro-Magnon", nous le rencontrons tous les jours dans la rue.

Scientifiquement, on n'a trouvé à l'homme actuel aucun ancêtre, ni singe, ni "hominidé, ni "humanoïde". N'en déplaise aux propagandistes de l'Odyssée de l'Espèce.

Daniel Raffard de Brienne

Article écrit pour Renaissance Catholique, à l'occasion de l'édition de l'ouvrage : Pour en finir avec l'Evolution, éditions Rémi Perrin, 1999.

 

Commentaires

  • Très bon résumé. l'homme de Piltdown était une imposture comme l'évolution est une farce tragique.

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