Chiré, point d'appui de la Reconquête
Je n'ai pas connu les Journées Chouannes avant 1983, année à partir de laquelle je les fréquente régulièrement et avec plaisir. J'avais rencontré Jean Auguy lors d'une réunion que j'avais organisée à Lille en 1981. Un peu plus tard, je lui ai soumis un travail que j'avais réalisé sur la Nouvelle Messe à la demande du MJCF. Le Père Noché, jésuite, m'ayant littéralement sommé de faire imprimer ce travail, je l'ai donc envoyé à Jean Auguy. Surprise : il le publie et me demande d'en faire un autre sur la Nouvelle Catéchèse. C'est le début d'un engrenage fatal qui continue à me broyer !
Je fais donc connaissance avec l'oeuvre capitale que Chiré a entreprise. On ne se rend peut-être pas compte du service qu'a rendu cette maison à la Tradition catholique et française dont, il y à quelques décennies, il ne restait pas grand chose de visible : les méchants "intégristes" étaient exclus de "l'accueil de l'autre", comme "de l'échange et du partage" post-conciliaires. Chiré a alors diffusé des livres qui transmettient les idées justes et fédéraient les "survivants" dispersés.
Ce service immense, il ne faudrait pas l'oublier. Il serait bien ingrat de ne pas rester fidèle à Chiré à un moment où la situation de la Tradition s'améliore.
Il y à vingt ans, Chiré était entassé dans l'enceinte d'un petite école, au centre de la localité de ce nom. Cette école, c'était un peut le village d'Astérix qui résistait toujours à l'invasion. Les derniers Gaulois s'y réunissaient chaque année, au début de septembre pour les bientôt fameuses Journées Chouannes.
Le cadre était familial et modeste. On ne s'y comptait pas très nombreux ; mais on était heureux de s'y retrouver chaque année. De solides amitiés s'y créaient. Des repas préparés par les dames s'y prenaient sous le préau de l'école. Sous un gros chêne (1), une petite tribune accueillait la Messe puis des orateurs. Des auteurs signaient leurs oeuvres et, comme maintenant et à de très rares exceptions propres à rappeler la règle, la pluie s'abstenait de tomber.
Et puis Chiré s'est épanoui dans des bâtiments plus commodes sur des terrains beaucoup plus vastes. La participation aux Journées Chouannes s'est, elle aussi, largement étendue, perdant un peu l'intimité du début, mais gagnant l'enthousiasme d'une jeunesse de plus en plus nombreuse.
L'afflux de la jeunesse est d'autant plus opportune qu'au fil des ans les anciens disparaissent peu à peu. Nous avons perdu Meunier, Coston, Davesnes, Baumgartner qui venait tous les ans d'Autriche... Et aussi les auteurs qui étaient devenus mes amis : Jacques Ploncard d'Assac, André Figueras, Vladimir Volkoff.
Volkoff n'est parti que dix jours après les dernières Journées Chouannes, celles de 2005. L'ultime image que j'ai de lui est celle de son dos s'éloignant de ma petite table d'auteur après y avoir malicieusement déposé (à côté de l'eau fournie par DPF) une bouteille de vin que nous n'avions pas finie à table (elle ne devait pas être la première).
Daniel Raffard de Brienne
in Les Cahiers de Chiré, n°21, août 2006 (quarantième anniversaire)
Voir aussi sur Metapedia : Lectures Françaises
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