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Il y a 20 ans déjà...

Carême 1991

""Un sacré tiercé", titre un bullerin paroissial de Lille (1) qui donne immédiatement la combinaison gagnante : soit, dans l'ordre, Pâques, l'Ascension et la Pentecôte. Quoi ! Vous aviez joué : Noël, la Toussaint et la Fête du Travail ? Consolez-vous. Vous aurez plus de chance la prochaine fois.

Avant Pâques, les Chrétiens sont "en quarantaine", nous rappelle le bulletin de la paroisse voisine (2), pour qui "le Carême est un temps privilégié pour nous laisser interpeller par les problèmes de la faim et du développement".

Et comment nous nous laisser mieux interpeller qu'au profit du C.C.F.D., cette "démarche d'Eglise solidaire", si injustement décriée au mépris de l'appui collégial de l'épiscopat ? Nos bulletins s'étranglent d'indignation. On les comprend : que deviendraient ces pauvres maquis terroristes, aux prix où sont les armes, si l'aumône de Carême ne leur venait en aide ? Au demeurant, toutes les quêtes de nos églises n'aboutissent pas chez eux. On a su qu'au Chili le C.C.F.D., loin de réserver ses subventions aux seules organisations communistes, soutenait aussi des publications de bon niveau, trop légèrement qualifiées de "porno-gauchistes". L'une de ces revues, l'APSI, n'a-t-elle pas publié d'édifiants dessins sur la Passion ? L'un d'eux représente le Christ se dorant sur une plage, les bras étendus, sur des serviettes éponges disposées en croix ; on peut voir dans une autre le Christ attaché en croix sur un cerf-volant que manoeuvrent de malicieux bambins. De bien bonnes images qu'ont financées là les catholiques français !

Mais le Carême n'est pas seulement le temps où l'on soutient de ses aumônes des oeuvres aussi édifiantes. C'est aussi celui où l'on se repent. Plusieurs paroisses de nancy (3) ont organisé une "célébration pénitentielle en union avec les croyants juifs et musulmans". "Notre célébration comportera trois moments de réflexion" : la Torah, sur notre amour du prochain ; le Coran nous aidera à réfléchir sur notre vie de prière ; l'Evangile sur notre fidélité à l'Esprit de Jésus vivant dans l'Eglise." Tout cela se trouve pieusement développé : le Yom Kippour, la Mecque, la Fatiha..., en bref tout ce qui favorise la repentance du pêcheur et le dévotion chrétienne.

L'aumône de Carême, la pénitence... On a bien raison de dire qu'après les égarements conciliaires l'Eglise retrouve les vraies valeurs de la Tradition. Il manque peut-être le jeûne ? Mais non. L'évêque aux Armées y a pensé. Dans son mandement de Carême intitulé "Vers Pâques", il invite ses ouailles casquées à "célébrer un jeune de sympathie lors d'une journée de Ramadan" (4).

Daniel Raffard de Brienne

Faites l'humour... pas la polémique, éditions de Chiré, 1992

 

1 - Lille, Wazemmes, n°10, avril 1991

2 - Saint Michel, mars 1991

3 - D'après Iota unum, n°100, 6 avril 1991

4 - Ecoute (2e R.M.) n°8, 1991

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