Depuis Darwin, la théorie selon laquelle « les espèces vivantes, y compris l’humaine, proviendraient, par transformation successive, d’espèces antérieures de plus en plus simples à mesure que l’on remonte dans le temps » s’est imposée avec le soutien des idéologues athées, et des eugénistes socialistes.
Aujourd’hui, le dogme a son temple, la galerie de l’Evolution du Muséum d’histoire naturelle, sa bible, le Dictionnaire du Darwinisme et ses grands-prêtres : 90 % des scientifiques du CNRS.
Ce n’est pas le moindre mérite de Raffard de Brienne d’attaquer cette théorie sur son terrain, les sciences naturelles, et avec les amies du scientifique : logique déductive, probabilités, expérience. Plus un solide bon sens et un grand talent de synthèse.
La théorie de l’évolution, séduisante par sa simplicité apparente, a deux talons d’Achille (un à chaque pied) qui l’auraient fait disparaître, si l’idéologie n’avait pas avantage à la conserver.
Pour démontrer que les espèces descendent les unes des autres, on attendait de la science des fossiles qu’elle livre, par exemple, les formes intermédiaires entre carpe et grenouille. C’est l’espoir que nourrissait Darwin en rédigeant L’Origine des espèces, conscient que sa théorie aurait gagné à être illustrée de quelques découvertes tangibles. Cent cinquante ans après et quelques bouts d'os plus tard, on est bien obligé de constater qu’il n’en est rien. Aucun des fameux chaînons manquants n’a pu être découvert. Pire : l’éminent paléontologue S.J. Gould, rendant les armes mais gardant les honneurs, a bradé l’idée d’une évolution progressive et lente pour retenir l’hypothèse dangereuse de sauts entre les espèces. Dangereuse, car avec une telle théorie (privée d’explication sur les sauts en question) on en revient très vite à la case Départ : ces sauts n’ont-ils pas duré une fraction de seconde dans certains cas, plutôt que des millions d’années ?
Le second talon d’Achille de la théorie, et qui poursuit les évolutionnistes jusque dans leurs derniers retranchements matérialistes et athées, c’est la question du moteur de l’évolution.
Ce qui menace de diviser la communauté scientifique aujourd’hui ce n’est pas tant l’évolution elle-même, jugée acquise (sauf pour le paléontologue Michael Denton, auteur de L’Evolution, une théorie en crise ou pour feu le biologiste Jérôme Lejeune), que la logique qui la régit.
Pour Darwin, le hasard explique l’évolution, la sélection naturelle déterminant les espèces finalement retenues. Fragile théorie qui fait reposer des phénomènes aussi complexes que la naissance de la vie (ou le développement d’organes sophistiqués comme l’oeil) sur le hasard joint à des facteurs externes, tout ceci étant pratiquement invérifiable, improbable. La biologie moléculaire, avec les découvertes sur le code génétique, met à bas ce genre d’explication. Et s’il y a, comme on le pense aujourd’hui, une mémoire du vivant, une certaine forme d’intelligence de la cellule, toutes les théories matérialistes pures sont à écarter d’emblée. De plus, les récents progrès de la biologie moléculaire ne doivent rien à la théorie de l’évolution.
Raffard le démontre : la théorie de l’évolution n’est pas seulement fausse, elle est inutile, ce qui, pour un matérialiste, est la pire des condamnations.
Michel Tort ( janvier 1999)
Daniel Raffard de Brienne : "Pour en finir avec l’évolution", Perrin & Perrin, 1999, 98 Francs
Texte publié dans Le Libre Journal n°173.