Dans la revue Renaissance Catholique n°98 (août/octobre 2007), Alain Rostand rend un hommage appuyé à la mémoire de Daniel Raffard de Brienne. En voici le texte intégral.
Daniel Raffard de Brienne (1927 - 2007)
Frappé par deux accidents vasculaires cérébraux successifs et ne pouvant plus parler, ni lire, ni écrire, lui qui consacrait à la lecture et à l'écriture la plus grande partie de sa vie, Daniel Raffard de Brienne s'est éteint le 7 juillet dernier : le jour de la promulgation du Motu Proprio Summorum pontificum libérant la messe dite de saint Pie V pour la réhabilitation de laquelle il avait tant combattu. C'est sur ce terrain qu'il s'était fait conaître comme écrivain - et comme écrivain engagé ! - en publiant, en 1983, chez Chiré, une étude qui devait avoir un grand retentissement : Lex orandi - La nouvelle messe et la foi.
Lorsque Renaissance Catholique fut fondée en octobre 1988, à la suite des sacres épiscopaux opérés par Mgr Lefebvre pour, rappelons-le, perpétuer la messe de saint Pie V, Daniel Raffard de Brienne se trouvait, tout naturellement pourrait-on dire, parmi les dix membres de son premier Conseil d'administration. Il y demeura jusqu'à sa mort, ayant été appelé à en assurer la présidence de 1995 à 1998 et la présidence d'honneur depuis lors. C'est dire quel fut l'attachement à notre mouvement, quoi qu'il ait pu lui en coûter par ailleurs, de cet homme à la forte personnalité marquée par une fidèlité à toute épreuve dans tous ses engagements.
Pour avoir été une vingtaine d'années durant son compagnon, pour ne pas dire son complice, très proche tant à Renaissance Catholique qu'au Centre International d'Etudes sur le Linceul de Turin (CIELT) ou à l'Oeuvre de Saint-François de Sales, ce qui m'a le plus frappé était son souci d'agir pour le bien commun et de n'agir que dans cette perspective. Ce fut, je crois, le fil directeur de son action, comme cela ressort bien dans son livre de souvenirs Droit vers l'Azur. C'est ainsi, entre autres, qu'après avoir exercé bien des responsabilités, il accepta encore à la fin de sa vie (2003-2006) de présider l'Association des Ecrivains Catholiques de langue française et le jury du Grand prix catholique de littérature.
Admirablement épaulé dans son foyer par son épouse Marie-Cécile qui lui avait donné cinq enfants, il mit ses talents d'écrivain et d'historien et sa grande culture (au demeurant très ouverte puisque, bien que de formation juridique et littéraire, il abordait sans peine les sujets scientifiques) mais aussi son engagement militant sans faille, au service, d'abord, de la foi de toujours : on l'a vu à propose de la messe, mais il le fit aussi avec son traité d'apologétique Il n'y à qu'un seul Dieu, qui est peut-être son ouvrage le plus accompli, et plusieurs autres écrits tels que Traductor, Traditor. Il les mit également au service de la reconnaissance de l'authenticité du Saint-Suaire dont il fut un ardent zélateur en tant que Président du CIELT par la parole (plus de deux cents conférences !) et par la plume (cinq titres publiés). Au service, toujours, de la vérité, en pourfendant la désinformation dans des domaines aussi divers que l'évolutionnisme (Pour en finir avec l'évolution), les Croisades, les origines de l'homme ou l'histoire sainte (La désinformation autour de Jésus et Marie et la Bible trahie).
Le tout avec un courage tranquille, sans provocation ni respect humain, un humour savoureux, une générosité et un désintéressement sans limites.
Nos prières affectueuses et reconnaissantes accompagnent ses enfants et petits-enfants.
Alain Rostand
Renaissance Catholique, 89 rue Pierre-Brossolette, 92130 Issy-les-Moulineaux